L’éradication du mariage des enfants en Sierra Leone

Cause Canada

À Seria, une petite communauté de Sierra Leone, une jeune fille nommée Emily* est heureuse d’être en 8e année.

Elle avait récemment perdu son père dans un accident tragique, laissant sa mère, Mendi, s’occuper de 4 enfants en pratiquant une agriculture de subsistance. Mendi a été approchée par un président d’école, Brice, 65 ans, qui a demandé Emily en mariage. Mendi a été confrontée à une décision extrêmement difficile. Elle avait déjà du mal à subvenir aux besoins de sa famille et Brice a promis de s’occuper de sa fille. Elle accepte.

Le 14 mars 2021, Emily, une élève de 4ième, deviendrait une épouse.

C’est une histoire qui n’est que trop commune à travers le pays. Ce n’est pas seulement un problème de pauvreté, mais aussi d’inégalité entre les genres – les filles ont très peu de valeur.

La combinaison de l’inégalité entre les genres, des rôles sexospécifiques rigides et de la pauvreté entraîne des taux de mariage d’enfants importants en Sierra Leone, avec 39 % des filles mariées avant 18 ans et 13 % avant 15 ans (UNICEF, 2018).

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CAUSE Canada fait la mise à l’essai d’une approche novatrice pour éliminer la demande de mariage d’enfants en responsabilisant les dirigeants communautaires et les hommes qui recherchent des jeunes mariées sur les risques du mariage d’enfants pour les filles, leurs familles et les communautés en Sierra Leone.

CAUSE Canada a mené une étude de base en novembre 2020 qui a permis d’identifier les causes déterminantes du mariage des enfants. L’étude a révélé que les familles des filles profitent du mariage des enfants en réduisant les dépenses familiales, en recevant un prix de la mariée, en bénéficiant de l’aide du beau-fils sur la ferme et en maintenant leur statut de famille respectable dont la fille n’est pas tombée enceinte hors mariage.

L’enquête de base a en outre révélé une approche patriarcale envers les femmes, où les femmes sont principalement appréciées pour leur capacité domestique et de procréation. La sécurité des femmes lors de l’accouchement n’est pas considérée comme un droit, mais comme un résultat souhaitable pour leurs maris, et le bonheur des femmes n’est pas pris en compte lorsqu’on parle du bien-être des familles. En outre, les croyances culturelles et religieuses, notamment la méfiance de la sexualité des filles et du rôle des femmes dans la communauté, mènent à un taux élevé de mariage des enfants. Il y a un travail considérable à faire pour surmonter ces inégalités complexes et néfastes entre les genres.

En février 2021, CAUSE Canada a commencé les sessions de formation avec les leaders, les communautés et les parents. Mendi, la mère d’Emily, et son futur mari ont participé à l’un de ces événements. Les messages de la formation portaient sur les avantages de l’éducation des filles, les conséquences du mariage des enfants et les sujets liés à l’égalité des genres. À la fin de la formation, Mendi et Brice ont décidé d’annuler le mariage et de permettre à Emily de terminer sa scolarité. Mendi a également été encouragée par la formatrice, qui l’a inspirée en tant qu’exemple de femme leader.

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Mendi a maintenant un rêve différent pour Emily,

« Je veux que ma fille soit médecin »

CAUSE Canada a pour objectif de prévenir 50 % des mariages d’enfants dans 20 communautés d’ici la fin de l’essai de l’innovation et de créer davantage d’opportunités pour les jeunes filles afin qu’elles réalisent leur potentiel.

*Les noms ont été modifiés pour protéger les identités.

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